mercredi 2 décembre 2009

Les structures du vide en action



Toujours en cohérence avec moi même et mon sens (aiguë!) de l'observation, j'ai pu constater ces derniers temps, quelques changements sensibles dans le comportement des hommes vivant en société à Montpellier et sa banlieue disons. Soit 20 ou 30 kilomètres à la ronde, ce qui comprend aussi notre bonne vieille ville de Gallargues-Le-Montueux d'après ce que j'ai pu observé. Peut être plus encore, est-ce symptomatique de la France profonde, comme on dit?
Petite anecdote avant.
J'ai remarquer l'importance du port de chaussure chez les adultes en tant que marqueur social. Plus je voyais de gens passer en face de mois, plus ma théorie se confirmait. Un vieux ou un jeune, me dis-je? Un vieux portera systématiquement des chaussure, du genre similicuir, petites bottines, les fameuses godios du cowboy camarguais sans les éperons. C'est assez moche. Tandis que les jeunes, portent systématiquement des baskets. Après avoir parcouru le quai de long en large à l'affut du moindre isolat pouvant infirmer « ma règle », j'ai pu constater que tout ceci se tenait, et se tient toujours d'ailleurs. C'est une découverte sociologique de premier plan ! J'ai aussi pu m'apercevoir que l'adoption de chaussures se faisait progressivement, et qu'il existait, un genre d'âge de transition ou les gens portaient des baskets-chaussures entre les deux. En voyant mes Reebok au pied, j'ai pu m'apercevoir que je faisait parti de cette catégorie. Inconsciemment
Une véritable trouvaille. En attendant à la gare, ou ailleurs, je passe le plus clair de mon temps, non pas à réviser ou faire pour de semblant de lire pour me donner des airs comme le font certains. Mais à fouiner dans mon entourage. Cette gare bien mystérieuse, quoi que je la fréquente depuis prés de 6 ans maintenant, semble être un microcosme, un champ idéal pour quelques commentaires.
La gare de Lunel! En réalité C'est la mortification incarnée. Mornes rails, mornes quais, mornes caténaires, mornes gravas, car les quais sont remplis de gravas entre le gris et le noiratre. Tu peux taper dedans, c'est du vrai! Seul une ligne blanche, la courtoisie entre vous et la mort nous sépare de la ferraille et la caillasse. A noter la consistance de cette caillasse, qui a tendance à être poisseuse au niveau des quais. Ce qui s'explique facilement de par le fait qu'il arrive parfois que les gens urine dans les toilettes de trains en arrêt, malgré le fait que ce soit interdit. Je mentirai, si je disais que l'on y trouve des rats aussi. Ceux-ci ont plutôt tendance à vivre dans des lieux couvert, et ou la nourriture est plus abondante, comme à la gare de Montpellier. Car la-bas, en plus d'y . A savoir qu'il circule quelques histoires de temps à autre d'une dame ou d'un type qui ce serait fait aspiré malencontreusement par un train passant par là. A ce sujet, je pourrai vous raconter qu'un de mes amis de collège, un dénommé Florian, c'est fait « explosé » à un arrêt de là, voici quelques temps. J'ai juste un regret pour lui, celui qu'il n'est pas eu son bac. Je me dis tout le temps, c'est pas possible mon gars, tu peux pas mourir sans avoir passé ton BAC! Tout mais pas ça. Moi, je l'ai mon bac, je peu crever tranquile. Mais toi, si prés du but. Je te vois révisant cette année, en te disant: voilà, bientôt mon bac. Mais non, ta pas eu ton bac mon vieux, fallait pas faire le con, fallait avoir ton bac (et puis c'est tout) .Et la playstation 3, tu la jamais connu, tant mieux, comme ça tu me nargueras pas avec. La Xbox360 non plus tu l'a pas, le dernier Harry Potter, cette daube. La guerre en Irak... Barak Obama. Sarko, la crise... Non, la tu n'as rien raté.
Bon alors, je me plaint, mais récemment, la gare a été refaite. Ce qui signifie, en gros, qu'on a du se geler à l'extérieur pendant plusieurs mois. Il fallait voir l'intérieur, le plafond menaçait de s'éffondrer. Va savoir s'il n'y avait pas de l'amiante la dessous. La gare est refaite de l'intérieur, nous avons de nouveaux TER désormais (ils sont gérés par la région désormais). Une dame du midi libre est même venu faire une interview à deux tondus qui étaient ici par hasard. Deux vieux qui ne connaissent rien à la gare et qui apparemment étaient ici pour la première fois ici. Mais. si cette jeune journaliste m'avait demandé mon avis, je lui aurai dit qu'ils auraient du conserver le blason de la ville de Lunel à l'intérieur, ainsi que celui de la France RF qui trônait sur la devanture, qui, quoique rouillé et en mauvais état, faisait parti intégrante du style et de l'histoire de cette gare. Mais ils n'ont pas jugé utile de les conserver. Pourtant cette gare a une histoire. Mr Gourgas, qui n'est qu'un gallarguois lui aura rendu plus hommage que quiconque à Lunel. Car, peu de gens le savent peut-être, mais Napoléon Bonaparte est passé par Lunel, ceci en tant que candidat à la présidence de la II ème République en 1848. Gourgas le rappel si bien dans sa promenade dans le passé gallarguois. Une de ses petites anecdotes, semblables à des digressions, mais qui e fait n'en sont pas, on trouve l'histoire de la venue du futur prince président en campagne. Ce dernier avait fait l'honneur de passé dans la région! Empruntant la ligne Montpellier-Lunel qui existait déjà. La compagnie s'appelait alors la compagnie P.L.M (Paris,Lyon, Marseille). Napoléon empruntait ainsi un train qui s'arrêtait sur le trajet dans toute les petites villes entre Montpellier et Lunel. Il devait venir à midi, pour le repas. Se faisant attendre, toute la galerie qui était venue l'attendre est partie petit à petit, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le gardien de la gare. Bonne nouvelle pour lui: Napoléon a diner chez lui. Comble de tout, on apprend que ce dernier était un fervent « républicain »! Ce dont il fait par à ce dernier. Mauvaise nouvelle pour lui. Il devra attendre ses derniers jours pour la voir revenir triomphante. Alors, le RF sur le fronton de la gare, ce n'est pas seulement une lubie. Il fait aussi parti de notre histoire.
Peu importe, je suis toujours sur le bord du quai, et j'attends le train. Le monde s'accumule petit à petit. Ça se tasse d'autant plus que « la voix » se met à nous avertir de l'arrivée imminente du TER, n°876412. Généralement a ce moment précis l'attente varie de 3 à 5 minutes. Nous rentrons, tous en même temps. Voici un acte de grégarité en plein action, véritable mythe fondateur de l'homme moderne. Une fois à l'intérieure, les réflexes continus à prendre le dessus. Vite, une place! Que dis-je une place. Elle va vite devenir, ma place! Mes royales fesses vont s'y déposer, et s'y reposer, se dorloter, lacher quelques gaz parfois, signe d'une détente complète et d'un territoire marqué. C'est l'occasion pour certain de rouvrir son ouvrage, et de laisser passer le temps perdu. Un temps considéré, à juste titre, peut-être... Par certain comme temps « non-grata », et qu'il faut nécessairement occupé, mais qui est en réalité perdu. C'est un de ces fameux temps vide, de l'effet tunnel. En réalité, ce temps vide est constitutif de nos vies, mais généralement trop court pour que l'on puisse en avoir conscience. En avoir conscience, le rend d'autant plus détestable! C'est pourquoi, et comme d'habitude on ritualise le quotidien, pour marquer le passage d'un état vers un autre. On en a donc fait un espace de temps « semi-libre ». Libre dans le sens ou l'on peut se permettre de le prendre, mais pas tout à fait, car l'espace et le temps disponible sont limités. De plus , il s'agit de vivre en société, donc, la retenue est de mise. Lecture, sieste au regard mi-ouvert, dans l'attente inespérée de la fin du monde!
C'est à dire, la fin du monde? Celle d'un homme, ou celle d'un animal qui remu dans tous les sens. La question de la conscience se repose ici en terme éthique et morale. Donner du sens au choses, même si elles n'en ont pas. Le temps vide, se doit donc d'être rempli. Rempli de haines et de tristesse, d'indifférence ou de jalousie.

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