mardi 25 août 2009
Gallargues sur Wikipédia: tout est beau tout est jolie!
Vous tomberai d'abord sur le site officiel de la camargues et de du canton rhôny-Vistre-Vidourle.
Car gallargues, c'est avant tout un piège à touristes. Et oui! Pourtant c'est nul Gallargues, le paysage est moche, l'urbanisation envahi tout, les gens sont méfiants et les vieux sont radins (je vous présente Mr Mira, vous allez voir).
Sur ces sites internet mis à part un rapide, mais pompeux (vraiment POMPEUX!) rappel historique, on vous vantera l'esprit de Gallargues, les courses taurines, son côté moderne , c'est l'usine à carton qui sert à faire travailler les ouvriers et maintenir un electorat de gauche (modéré) et puis de parler de la vigne.
L'article de Wikipédia est l'archétype de ce genre de description. Qu'il est facile de pirater!
Alors donnez vous y à coeur joie, qu'un vent d'anarchisme souffle dans les chaumière de cette ville embourgeoisée.
Tout cela n'est que mensonge. Venez y et vous serai déçus de l'accueil.
Un avant projet qui a fait couler de l'encre.
L'avant projet de dérivation du Vidourle fut une perspective titanesque, comparable aux jardins suspendus de Babylone à l'échelle de notre ville. Ce qui aurait probablement eu encore des conséquences de nos jours si il avait eu cours.
Imaginez!
Un réseau de canaux prenant sa source au Vidourle à la Roque d'Aubais et s'étendant sur une dizaine de kilomètre en passant par les vignoble d'Aubais et de Gallargues pour finir sa cours dans ce fameux Vidourle au niveau du pont de Lunel. Son but: tout noyer sous des trombes d'eau durant la saison hivernal, durant quelques jours à plusieurs reprises pour asphixier l'insecte. Prés de 800 hectares inondables prévus!
Mais ce canal ne fut pas, bien heureusement, car à peux prés au même moment, et non loin de là, on avait trouvé un remède plus efficace et moins coûteux au maléfice.

D'après Mr Duponchel, ingénieur des ponts et chaussés à la retraite. 1882.
Le phylloxera à l'origine de la place de la bascule.
Mes recherches sur le phyl1oxera dans les archives gallarguoises mon permis de faire quelques découvertes intéressantes. Une a plus particulièrement a attiré mon attention, car elle concerne son patrimoine. Un emplacement que je connais on ne peut mieux, car cela fait des années que je le fréquente pour prendre le bus... Sans vraiment en connaître les origines. Jusqu'à aujourd'hui, tout cela grâce à une drôle de petite bête. Il est vrai qu'elle a fait des dégâts considérables, surtout dans notre région.
D'ailleurs, savez vous qu'elle est toujours présente? Car en faite c'est elle qui a gagné! Aujourd'hui nos vignes ne sont françaises que de nom. Si nous nous avisions à replanter sans greffe ou porte greffe, cet insecte aurait vite fait à nouveau de nous les dévorer.
Voici la délibération original du conseil municipal,qui va initier l'établissement de la Bascule de Gallargues.
L'assemblée
Considérant que la destruction de nos
vignes par le phyl1oxéra a changé totalement le produit
de nos récoltes, que ce produit ne consiste, aujourd'hui,
presque exclusivement qu'en fourrages, que pour la vente
de ces fourrages une Bascule ou poids public est
indispensable.
Décide qu'il va consacré une somme
de quinze cents francs à la création d'une Bascule,
à l'effet de peser les fourrages qui seront transportés
hors de la commune sur les marchés avoisinants [...]
-Archives Grand Gallargues,série D n°13 délibérations 1876-1888. Séance du 7 Juin 1877
Conclusion
L'ensemble de ces transformations vont s'initier après la crise du phylloxera sous l'impulsion du chemin de fer et de l'agiotage dans le milieu viticole lors de la reprise. Au lieu de revenir à l'ancien mode de production du vin reposant sur le procédé de la distillation, les gallarguois ont choisi la production en gros comme toute la région environnante soit disant passant. Cette uniformisation de la production du vin va entrainer sa perte. Et la démonstration de 1907 ne tarde pas à venir démontrer les faiblesses de ce type de production! Mais ce n'est pas assez, car il semble d'après Gourgas, ainsi que d'après les archives du Grand Gallargues, que la ville ait réussi à se remettre assez vite de cette crise. Les choses ne vont pas en rester la, mais il y a la grande-guerre. C'est la première pierre d'un autre changement social d'une toute autre importance, la révolution féminine est déjà en marche! A Gallargues les choses se dégradent, car si au XIX ème siècle l'éducation fut une des grandes priorité des gallarguois, il semble qu'elle le soit un peux moins pour les générations suivantes selon Gourgas. Aujourd'hui le mal est réparé, et une attention particulière est accordée aux locaux de l'école maternelle toute neuve, et de l'école primaire, désormais rénovée, et agrandie pour faire face au défis démographiques des années à venir. Et les vignerons? Et bien ils doivent faire front à la crise du nouveau millénaire, face à un marché mondialisé, que faire? Il faut en revenir aux fondamentaux, la crise est compliquée, mais les solutions pourraient être bien plus simple que l'on croit. Rappelez vous, avant le phylloxera, les vignes, et les vignerons avaient leurs personnalités, leurs spécificités. ça faisait leurs qualités et leurs forces! Pourquoi pas la notre?
Les mutations de la fin du XIX ème
III-Des changements conséquents: la fin de l'ancien Gallargues.
Les changements au sein de l'agriculture gallarguoise va par un effet d'entrainement avoir des conséquences sur toute l'activité du village, tout ces petits métiers (même si les gens n'en n'ont pas encore conscience sur le moment) et les modes de vie qui s'y rattachent vont disparaître progressivement entre le début du XX ème siècle et la fin de la seconde guerre mondial..
La fin de la charité.
La période qui s’étend de 1870 à 1907 est d’une importance capital dans la prise de conscience du groupe dans un sens particulier. Celui de la pauvreté. Les explications générales que je vais vous donner à ce propos, n’en soyez pas étonné, sont tirés d’un ouvrage de Pierre le Guérinel1:
Avant le phylloxera, la vision de la pauvreté est traditionnelle. Elle se caractérise par deux éléments : elle fait l’objet d’une approche plus religieuse et moral qu’économique ; d’autre part, le pauvre joue un rôle dans un édifice social qui lui réserve sa place. Le visage de la pauvreté est ambivalent, c’est à la fois la vertu et le vice. Ce faisant, la société chrétienne distingue une bonne et une mauvaise pauvreté (je ne vous ferai pas l’insulte de remonter jusqu’aux hôpitaux généraux). La première est « la pauvreté affective » celle qui guide les ordres mendiants, à l’image de St François d’Assise. La seconde est la pauvreté effective et subie. C’est à cette pauvreté que je m’intéresse dans mon devoir. Mais elle conduit à diviser les pauvres en deux catégories : les « bon pauvres » atteints par la misère et la déchéance physique. Qui ont le droit à l’assistance l’hospitalitas. Les « mauvais pauvres », c'est-à-dire les valides qui pourraient travailler. Ces derniers sont disqualifiés socialement, d’ailleurs il faut voir de quelle façon il sont nommés dans la liste nominatives des dénombrements (c’est horrible ! ). Ces derniers n’ont droit qu’à la Liberalitas, c'est-à-dire l’aumône du passant. Dans cette société la pauvreté subie est considérée comme contraire à la nature, on doit au pauvre la caritas, c'est-à-dire la charité, plus tard sécularisé en assistance. Celle-ci est avant tout d’essence religieuse, et elle a une signification particulière dans un bourg protestant ou l'esprit d'entraide a du jouer un rôle important face à l'adversité. C’est ici que les choses deviennent intéressantes. Car cette logique était pratiqué jusqu’au milieu du XIX ème siècle, notamment au travers des institutions religieuses comme les ateliers de fabriques, les bureaux de bienfaisance, ou parfois par l’institution communal dans les ateliers de charité. Mais je pense que même dans ce cas la pauvreté est restée marginale, et soutenu par un esprit d'entraide communautaire et informel. Quand je fais la distinction entre les institutions religieuses et communales, je ne pense pas qu’elle soit pertinente jusqu'à la sorti loi sur la laïcité dans le courant en 1882. La s’arrête les subventions de la mairie au culte religieux de façon rédhibitoire tout du moins jusqu’au début du siècle dernier.
Une forte conscience de groupe.
Avec l’arrivée du phylloxera, la population gallarguoise se trouve confrontée pour la première fois à une indigence d’une toute autre ampleur. Tout le monde pouvait être touché ! Dans ce cas les solutions apportées ne sont plus les mêmes. La seule solution c’est de s’unir et de serrer les coudes. Bien évidemment, trouver des traces de cela dans les archives n’est pas une masse à faire, car il est évident que nous sommes encore dans une société de tradition orale . Tout ce fait encore d’un commun accord tacite, sans qu’il n’y est besoin qu’on le mette par écrit, d’autant plus que cela ne se faisait pas (pas toujours). Toutefois, j’ai pu trouver des informations concernant la création de syndicats durant cette époque. Mais aussi d’actions de la municipalité pour tenter d’occuper cette masse d’indigents durant la saison morte. On leur faisait ramasser des pierres dans des carrière, voir même aux ouvriers de bourgs voisins comme Vergèze par exemple. Bien entendu c’était les contribuables, les plus imposés en particulier... Qui payaient la note ! Mais c’était de bon cœur. L'esprit d'entraide protestant y était certainement pour quelque chose, et ce point mériterait d'être éclairci. La municipalité faisait comme elle pouvait. Le syndicat fut plus un moyen pour attirer les subventions de l’Etat qu’autre chose à mon avis, les gallarguois n’étaient pas dupes. Elle est aussi un révélateur de cette conscience d’appartenance à un « groupe », à une classe. Bien large car elle s’étendait à tout les villageois. Pas de gros propriétaires, ensemble assez hétéroclite, ceux qui n’étaient pas uniquement propriétaires effectuaient divers métiers, et habitaient parfois à l’extérieur de Gallargues ( par exemple je suis tombé sur un qui domiciliait à Remoulins). Cette conscience dont je vous parle est apparue dans le courant des années 1880. Initiée par l’engouement de l’avant projet de canal de dérivation du Vidourle (1882-1883) que j’ai découvert grâce aux conseils de Atger.
Voici quelques calcul simples faits sur la liste des adhérents à l'exécution d'un canal d'irrigation et de submersion dans la commune de Gallargues pour vous donner une idée de la chose.
le 25 Juin 1882.
Nombre d'adhérents: 271
Nombre d'hectares: 476,75
Moyenne (en hectare): 476,75/ 271= 1,76
Ecart (en hectare) entre le plus gros et le plus petit propriétaire: [18-0,15].
Ce projet, plutôt devrais je dire cet avant projet a été rédigé par Mr De Cauquis ingénieur des ponts et chaussés à la retraite, et votre ancêtre Mr Gaston Gourgas y étaient engagé lui aussi! Ce documents sont d’ailleurs d’une valeur inestimables de part la qualité de la graphie et des plans d’une extrême application de la part de son auteur. On a voulu, dériver le Vidourle à partir de la Roque d’Aubais jusqu’au pont de Lunel, montant des opérations estimés à 470000 francs par De Cauquis, prés du double par Mr Duponchel ingénieur en chef des ponts et chaussés du bureau hydraulique de notre région. Ce dernier s’est formellement opposé à la création de canal. Finalement il n’eut pas court.
Une solidarité institutionnalisé.
Mais je m'égard de mon sujet. Il s’agit de la charité. Et du chambardement que cette notion a subie durant la crise phylloxérique. On s’entraidait, on se réunissait pour se défendre de la crise. Mais cela n’est que le prémisse à bien des changements. Notamment le début de la mutualisation avec l’apparition du secours mutuel, puis des prévoyant de l’avenir, société de l’amitié, syndicat des ouvriers agricoles et autres qui devraient débouché à la création de la cave coopérative en 1929. Mais ce n’est pas la le plus important dans ce que j’ai pu découvrir. Ce qui m’a attiré l’attention plus qu’autre chose, c’est le changement dans une tournure sémantique. Lors de la séance du 7 Octobre 1904 les ateliers de charité, changent de noms. On les appelle désormais atelier de solidarité.
Solidarité, le mot est lancé ! Tout est dans ce terme. Il marque dans les faits des délibérations du conseil municipale, philosophiquement et juridiquement l’aboutissement d’un processus débuté lors de la révolution en France. Notamment dans le domaine de la sécurité du travail et de la protection social qui est assuré. Par qui désormais ? Par l’Etat. Je considère donc la solidarité non pas simplement comme une forme laïcisé de la charité, mais comme sa rationalisation et illustrant une nouvelle théorisation de la société, ce que l’on appèlerait aujourd’hui un nouveau contrat social. Mais elle marque aussi un changement de nature de la pauvreté. Se fondant sur les fondations de l’ancienne société, elle demande la contribution de tous. Plus particulièrement sous forme pécuniaire ou en prestation en nature au début, puis juste en argent. Cependant, elle va paradoxalement contribuer à isoler les gens les uns des autres. En désolidarisant inexorablement les liens personnels qui pouvaient exister entre deux personnes qui s’entraidaient. En le remplaçant par des liens informels entre « individus ». Le progrès et l’intérêt vont par la suite peux à peux prendre le dessus. David Humes avait donc raison. En fin de compte tout n’est qu’intérêt.
1 Pierre le GUERINEL Une société d’exclusion Manuel de culture générale par Pierre Le Guérinel, ed PUF, Novembre 2000, France, Chapitre VII-Exclusion page 285 à 334.
Les activités
II- dépendant de l'agriculture et de l'industrie.
Premier secteur l'agriculture
Et en premier lieu, la viticulture. Cela n'a pas toujours été le cas. En fait depuis la fin de l'ancien régime elle partageait son rang avec la teinture du tournesol en drapeau issu de la maurel, et une Kyrielle de petite culture céréalière. Prés du Vidourle, on laisse une place à l'arboriculture (pomme, abricots etc), pas plus de deux ou trois hectares. Et sur les coteaux prés des vignes, l'on rencontre l'olivier, culture millénaire, auparavant en intercalaire avec nos vignes. Au niveau humain, le visage de Gallargues n'a pas beaucoup changé depuis la description qu'en a faite le pasteur Hugues.
Pas de très gros propriétaires à Gallargues. la plus grosse propriété n'excède pas 33 hectares. Par contre il existe une kyrielle de petits propriétaires ayant des exploitations entre 1 et 5 hectares, ainsi qu'un nombre conséquent de journaliers et saisonniers qui en dépendent (ceux que Max Gourgas appel les « rachalans »). Peu de fermages et de baillages par contre. A noter un nombre assez important de rentiers, ou rentières devrait on dire, car ceux ci devaient être entre 30 et 50, mais leur nombre régresse après la crise phylloxérique.
Deuxiéme secteur l'industrie
Parmi les industries existantes à Gallargues on peut en compter cinq (grosses entre guillemet) principales:
La broderie: activité typiquement féminine, on la retrouve dans les villages alentours avec une spécialisation pour chacun d'entre eux: « Aussi les voyons-nous à Aigues-Vives, exploitant la couverture; à Milhaud, le tissage des gants; à Calvisson, la fabrication des bas au métier; à Aubais, le filage de laine; à Junas, la finette; à Gallargues, la broderie. »1
Le roulage: Par le passé de rayonnement national, voir international, il se limite désormais à la région: « Autrefois Gallargues fourmillait de voitures dont les forts équipages sillonnaient les grandes routes du Midi. Ils transportaient également des marchandises dans le Dauphiné, dans le Lyonnais, dans le Vivarais, et ils pénétraient jusque dans la Suisse. De nos jours, cette industrie s'est modifiée. Les rouliers se bornent à fréquenter les hautes et basses Cévennes. Dans l'hiver, ils échangent des produits de la plaine contre ceux de la montagne.»2. Il est aussi à noter que celui-ci se fait durant les périodes agricoles creuses.
L'éducation des vers à soie3: Ruinée par les guerres de l'Empire, cette activité est restée marginale depuis l'arrachage des mûriers. On en trouve des traces dans les délibérations jusque dans les années 1870-80.
Ces différents métiers vont largement perdre de l'importance au début du XX ème siècle. L'hégémonie gallarguoise dans ces domaines va décliner, pour des raisons techniques (apparition de la machine outils) et économique (mondialisation). Seul les petits métiers vont continuer à péricliter encore, durant une cinquantaine d'années. Puis nous rentrons dans un nouveau cycle à ce niveau.
Le secteur des services.
Il est représenté, par les professions libérales comme les négociants, les épiciers, les boulangers, les tondeurs, les dépoteurs, les barbiers, les aubergistes et bien d'autre. Ce sont tous des « petits » métiers nécessaires, ou plutôt disons indispensable à la vie de cette petite ville, car à cette époque le superflu, est un luxe inabordable pour le commun. Rappelons que nous vivons encore au pas du cheval au sein de la cité. Disons aussi que ces métiers sont complémentaires de ceux de la terre! Car les gallarguois sont cultivateurs attachés à la terre. Bien qu'étant vignerons désormais, ils ont su garder leur âme paysanne, le seul changement sensible à ce niveau est plutôt lié à la nature de leur culture et à leur religion protestante. Spécificité qui a son importance, et une longue histoire à elle seul.
Les sans-emplois
Peux nombreux sont pauvres au sein de la petite communauté du bourg, les pauvres sont traités selon leur statut, généralement bien. (Nous y reviendront)
En fait les sans emplois sont représentés statistiquement par les étudiants, les marginaux, les veuves souvent rentières. Ce sont des groupes bien spécifiques qui correspondent à des états particulier ou à des cas marginaux.
1Hugues op cit, page 117.
2Ibidem, page 119.
3A ce titre je vous renvois au prospectus produit par le Crédit agricole mutuel du Gard pour les besoins d'une exposition (non daté malheureusement): Des Cévennes à la mer images de la vie quotidienne dans le gard 1900-1930. page 14-17. Bref mais précis et richement illustré.
Gallargues à la fin du XIX ème siècle.
I-La politique Municipale: la ligne directrice de l'avenir du village.
La fin du XIXe siècle est celui de tout les changements pour Gallargues. C'est tout d'abord celui de l'ouverture économique grâce ou à cause de la création du chemin de fer qui lui a permis d'exporter plus efficacement son vin. Ainsi les gallarguois cessent de brûler leur vins, les distilleries vont dans ce sens progressivement disparaître jusqu'au début du XX ème siècle. Mais c'est aussi et surtout, un tournant de l'histoire du village de part les choix d'une politique qui va avoir des répercutions sur le long terme. Je passerais sous silence tout ce qui concerne la politique d'hygiène des rues qui étaient alors encombrés de déchets notamment du distillé dans les caves particulières et qui empestaient dans la rue. Ainsi que du problème d'alimentation en eau potable, surtout durant la saison sèche. Il faut savoir que les plus petites choses qui nous semblent anodines aujourd'hui tenaient une grande importance à cette époque. L'eau en était évidemment une, son accès était encore difficile. Ce problème-ci, la encore ne fut résolu définitivement qu'au début du siècle dernier sous l'impulsion du maire de l'époque Mr Cléon Cabanis. Pour plus de précision à ce sujet je vous renvois à l'ouvrage de Gourgas1 ainsi qu'au registre des délibérations municipales.
On vient de sortir de la guerre face à la Prusse, de la crise de L'oïdium, du phylloxera, des intempéries telles que la grêle et des inondations qui viennent parfois gréver les récoltes de céréales et de raisins. Le budget municipal n'est pas équilibrer, et il n'est pas rare que la municipalité face appelle aux contribuables gallarguois au travers des centimes additionnels, notamment des plus imposés pour combler ce déficit. Parfois même lorsque ce n'est pas suffisant on s'endette (à des taux corrects autour de 3,5%) sur plusieurs années pour des sommes qui peuvent nous paraître dérisoire de nos jours... Mais toujours pour la bonne cause. Au premier rang du budget municipal on trouve l'éducation! Une éducation publique bientôt laïque (à partir de 1882), pas encore mixte cela va de soi. La municipalité met un point d'honneur à ce que l'éducation soit accessible à tous et à toute gratuitement. On met même en place des cours pour adultes. La grande question durant cette période fut l'achat de locaux pour assurer les cours dans de bonnes conditions. Une politique de longue haleine qui va concrètement porter ces fruits dans le courant des années 1900.
Le second volet du budget municipal concerne l'entretien et la construction de chemins vicinaux. Ce qui est d'une grande importance, car du bon entretien des routes dépend la bonne circulation des marchandises et des récoltes de raisins de céréales, de fourrages (la luzerne et le sainfoin), d'olives de fruits etc... Vu que la plus grande partie de l'économie villageoise dépend du secteur agricole cela est indispensable. Les routes sont dans un état piteux2, sous Louis Philippe comme l'atteste le Pasteur Jean Pierre Hugues auquel je tiens à tirer mon chapeau à sa perspicacité et à son esprit d'anticipation en ce qui concerne ce sujet. A cela ce rajoute les disputes entre riverains se croyant tout permis qui s'approprient des parcelles de routes communales bordant leurs propriétés. Le développement et l'entretien de ces chemins fut un des grands défis de la politiques municipal de cette fin de siècle, il faut le dire. Particularité à noter, c'est que cet entretien ce faisait à partir d'impôts qui pouvaient à la fois être payés en argent ou en nature sous forme de services en journées de travail (d'homme ou de bêtes) qui consistait souvent en transport de pierre ou autre travaux de manutention.
Le reste du budget municipal est alloué à des dépenses communes d'entretiens généraux comme l'éclairage
1 Max GOURGAS, Promenade dans le passé gallarguois, Nîmes C. Lacour, éditeur, collection colporteur, 1996, 255 pages.
2Comme l'atteste le pasteur Jean-Pierre Hugues.
dimanche 16 août 2009
La prochaine fois, un peu d'histoire
La fin justifie les moyens.
Les élections européennes du 7 Juin 2009 ne resteront pas dans les mémoires. Disputes particulièrement intenses entre les différents protagonistes et participants qui se livrent à un spectacle bien pathétique, se disputant les miettes d'un pouvoir, d'une renommée à faire valoir. 7000 euros par mois, l'office d'une administration européenne.
Je me désintéresse de ces événements lointains, grotesques et me préoccupe de ma vie à Gallargues-Le-Montueux, autrefois dit Grand-Gallargues. Depuis mon voyage l'année dernière à Debdou, mon moral est à 0. Je suis tellement dégouté de cette monotone escapade, que j'ai décidé que cette année je n'irai pas! Non pas que je sois mieux au Grand-Gallargues, mais j'ai pensé que j'y serai tout de même moins mal qu'ailleurs par défaut de mieux. L'année 2008-2009 ne fut pas prolifique, elle fut aride sur le plan de l'action, mais aussi sur le plan de la réflexion. Non pas que je n'ai pas eu d'idée, mais je tourne en rond. Depuis que je me suis rendu compte que le monde de la pensé est saturée, je ne pense pas qu'il soit utile de continuer la recherche d'une solution, qui en fait n'en n'est pas une, car elle existe déjà. Plus j'avance dans ce domaine, que je me spécialise, comme on le dit, plus mon champ se rétréci. Le champ des possibles qui est un vaste champ pour la découverte de nouvelles idées, n'est plus aussi grand, si l'on y retire ce qui a déjà été découvert. L'imagination et l'intuition permet de sentir beaucoup de ces réalités, de façon tout à fait subjectif et sans aucune profondeur. La mort de l'idée. L'idée, je devrais dire, la mort de la merde conceptuelle.
C'est la phase de la jachère mentale. Je dois laisser mon esprit se reposer quelques temps.
Mes activités sont assez limité. Dégouté par le manque de perspective, je me contente du minimum syndical. Boire, manger, dormir. Une sortie le soire me permet d'aérer mes poumons et de faire un petit peu d'exercice. Grand-Gallargues je connais, et j'en ai ma claque. J'en ai fait le tour plusieurs dizaines de fois. Les ruelles tortueuses, les habitants qui y vivent, les nouveaux arrivant qui logent prés du Vidourle. Une véritable ville dans la ville. Mes tours ne mènent à rien, car la dynamique se trouvent dans les nœuds et les réseaux. Cette dynamique est interne à ceux-ci. Je ne suis qu'un observateur externe, donc je ne peu que subir et ne voir que l'aspect fade de l'affaire. C'est à dire: le rythme des migrations pendulaires, des rythmes biologiques tournés vers l'intérieur du bourg. Gallargues n'est pas vraiment une ville dynamique, c'est en partie une banlieue dortoir. Proche de l'autoroute elle a su attirer de nombreuses entreprises, créant peu d'emplois, mais beaucoup d'activités et de trafiques, source d'encombrement sonore, et de circulations denses. Un appendice de l'autoroute en quelques sorte. Deux appendices se sont donc accolés à Gallargues, ne lui donnant rien, lui prenant tout.
-Son identité.
-Son âme.
L'apendice urbain et autoroutiers sont deux misérables gangraines qui vont tôt ou tard détruire la vie à la ville. Ou du moins ce qu'il en reste. Heureusement, il reste encore un artisanat assez conséquent, ainsi que beaucoup de gens qui travaillent de façon officieuses pour dépanner. C'est l'ancien Gallargues, celle qui se connaît. Ce qui ne signifie pas que le contrôle soit absent. Il est au contraire omniprésent. Nous sommes dans la France des donneurs, celle de Vichy, ne l'oublions pas. C'est la France à deux visages.
Gallargues entretien cette pseudo-convivialité en organisant des abrivades et bandides dans les arénes. Ces événements attirent la populations de toute les villes alentour. Tant et si bien que ces jours la, je ne trouve plus une place pour me garer dans toute la ville. Les gens sortent pour voir courir des taureaux dans la rue. C'est vraiment stupide comme principe, mais c'est comme ça. Ils viennent aussi pour ce rencontrer et faire la fête. Certains en profitent pour faire la bringue le soir, discuter entre collégues durant un long week end, ou bien pour faire quelques rencontres. Les jeunes aussi sont insérés dans ce systéme. On se retrouve entre copains copine, grace au scooter, on crée des liens. La jeunesse à Gallargues a toutefois plus d'intérêt que les autres domaines. Pourtant, c'est le plus instable et officieux réseau qui se construit. Et oui, car c'est le seul qui se constitu à l'exterieur, et donc qui m'est accessible. En effet, les jeunes après les cours sortent le soir en scooter ou en voitures pour se rencontrer. Je les rencontre souvent lorsque je vais faire mon petit tour de la soiré. Je n'en suis pas plus heureux, mais je suis satisfait de voir qu'il y a encore un peu de vie dans ce bourg, ne serait ce que le soir. Ces jeunes, en processus d'institutionnalisation, en bonne voie pour devenir de bons moutons à l'image de leurs ainés.
Mes perspectives? Je suis heureux de ne pas être vieux et d'avoir encore des choses à faire dans ma vie. Mon mémoire doit être prochainement rendu. Puis je devrais préparer mon CAPES. Voici une vraie occupation, stimulante et rafraîchissante! Les voies de l'enseignement vont s'ouvrir à moi. Peu importe que je fasse des fautes d'orthographes, j'y arriverai. Je veux faire quelque chose de ma vie. Etre utile. Sinon, il ne me restera que la voie de la destruction. Car la destruction est la seule utilité que peu procurer un être inutile, c'est à dire nuisible et parasite. sans chercher à comprendre le pourquoi, je constate la perte de valeur. L'homme ne se respecte plus lui même, il s'oublie. La connaissance ne lui apporte rien d'autre que l'apréhension et le calcul d'une vie d'intérêts soigneusement rangé, même si ce dernier a une conscience. La conscience n'empéche pas de chercher l'intérêt, au contraire, il tente de le découvrir par dela la mort, c'est le comble du vice. La seule place qu'il reste encore à pourvoir est celle des parasites, et des destructeurs. C'est parce c'est un sale boulot que ce rôle est tenu par peu de personnes en réalité.
Mais tout cela, ce ne sont que des mots...
Salut les merdeux, et n'oubliez pas d'aller vous faire foutre.