mardi 25 août 2009

Gallargues à la fin du XIX ème siècle.

I-La politique Municipale: la ligne directrice de l'avenir du village.


La fin du XIXe siècle est celui de tout les changements pour Gallargues. C'est tout d'abord celui de l'ouverture économique grâce ou à cause de la création du chemin de fer qui lui a permis d'exporter plus efficacement son vin. Ainsi les gallarguois cessent de brûler leur vins, les distilleries vont dans ce sens progressivement disparaître jusqu'au début du XX ème siècle. Mais c'est aussi et surtout, un tournant de l'histoire du village de part les choix d'une politique qui va avoir des répercutions sur le long terme. Je passerais sous silence tout ce qui concerne la politique d'hygiène des rues qui étaient alors encombrés de déchets notamment du distillé dans les caves particulières et qui empestaient dans la rue. Ainsi que du problème d'alimentation en eau potable, surtout durant la saison sèche. Il faut savoir que les plus petites choses qui nous semblent anodines aujourd'hui tenaient une grande importance à cette époque. L'eau en était évidemment une, son accès était encore difficile. Ce problème-ci, la encore ne fut résolu définitivement qu'au début du siècle dernier sous l'impulsion du maire de l'époque Mr Cléon Cabanis. Pour plus de précision à ce sujet je vous renvois à l'ouvrage de Gourgas1 ainsi qu'au registre des délibérations municipales.

On vient de sortir de la guerre face à la Prusse, de la crise de L'oïdium, du phylloxera, des intempéries telles que la grêle et des inondations qui viennent parfois gréver les récoltes de céréales et de raisins. Le budget municipal n'est pas équilibrer, et il n'est pas rare que la municipalité face appelle aux contribuables gallarguois au travers des centimes additionnels, notamment des plus imposés pour combler ce déficit. Parfois même lorsque ce n'est pas suffisant on s'endette (à des taux corrects autour de 3,5%) sur plusieurs années pour des sommes qui peuvent nous paraître dérisoire de nos jours... Mais toujours pour la bonne cause. Au premier rang du budget municipal on trouve l'éducation! Une éducation publique bientôt laïque (à partir de 1882), pas encore mixte cela va de soi. La municipalité met un point d'honneur à ce que l'éducation soit accessible à tous et à toute gratuitement. On met même en place des cours pour adultes. La grande question durant cette période fut l'achat de locaux pour assurer les cours dans de bonnes conditions. Une politique de longue haleine qui va concrètement porter ces fruits dans le courant des années 1900.

Le second volet du budget municipal concerne l'entretien et la construction de chemins vicinaux. Ce qui est d'une grande importance, car du bon entretien des routes dépend la bonne circulation des marchandises et des récoltes de raisins de céréales, de fourrages (la luzerne et le sainfoin), d'olives de fruits etc... Vu que la plus grande partie de l'économie villageoise dépend du secteur agricole cela est indispensable. Les routes sont dans un état piteux2, sous Louis Philippe comme l'atteste le Pasteur Jean Pierre Hugues auquel je tiens à tirer mon chapeau à sa perspicacité et à son esprit d'anticipation en ce qui concerne ce sujet. A cela ce rajoute les disputes entre riverains se croyant tout permis qui s'approprient des parcelles de routes communales bordant leurs propriétés. Le développement et l'entretien de ces chemins fut un des grands défis de la politiques municipal de cette fin de siècle, il faut le dire. Particularité à noter, c'est que cet entretien ce faisait à partir d'impôts qui pouvaient à la fois être payés en argent ou en nature sous forme de services en journées de travail (d'homme ou de bêtes) qui consistait souvent en transport de pierre ou autre travaux de manutention.

Le reste du budget municipal est alloué à des dépenses communes d'entretiens généraux comme l'éclairage


1 Max GOURGAS, Promenade dans le passé gallarguois, Nîmes C. Lacour, éditeur, collection colporteur, 1996, 255 pages.

2Comme l'atteste le pasteur Jean-Pierre Hugues.

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