II- dépendant de l'agriculture et de l'industrie.
Premier secteur l'agriculture
Et en premier lieu, la viticulture. Cela n'a pas toujours été le cas. En fait depuis la fin de l'ancien régime elle partageait son rang avec la teinture du tournesol en drapeau issu de la maurel, et une Kyrielle de petite culture céréalière. Prés du Vidourle, on laisse une place à l'arboriculture (pomme, abricots etc), pas plus de deux ou trois hectares. Et sur les coteaux prés des vignes, l'on rencontre l'olivier, culture millénaire, auparavant en intercalaire avec nos vignes. Au niveau humain, le visage de Gallargues n'a pas beaucoup changé depuis la description qu'en a faite le pasteur Hugues.
Pas de très gros propriétaires à Gallargues. la plus grosse propriété n'excède pas 33 hectares. Par contre il existe une kyrielle de petits propriétaires ayant des exploitations entre 1 et 5 hectares, ainsi qu'un nombre conséquent de journaliers et saisonniers qui en dépendent (ceux que Max Gourgas appel les « rachalans »). Peu de fermages et de baillages par contre. A noter un nombre assez important de rentiers, ou rentières devrait on dire, car ceux ci devaient être entre 30 et 50, mais leur nombre régresse après la crise phylloxérique.
Deuxiéme secteur l'industrie
Parmi les industries existantes à Gallargues on peut en compter cinq (grosses entre guillemet) principales:
La broderie: activité typiquement féminine, on la retrouve dans les villages alentours avec une spécialisation pour chacun d'entre eux: « Aussi les voyons-nous à Aigues-Vives, exploitant la couverture; à Milhaud, le tissage des gants; à Calvisson, la fabrication des bas au métier; à Aubais, le filage de laine; à Junas, la finette; à Gallargues, la broderie. »1
Le roulage: Par le passé de rayonnement national, voir international, il se limite désormais à la région: « Autrefois Gallargues fourmillait de voitures dont les forts équipages sillonnaient les grandes routes du Midi. Ils transportaient également des marchandises dans le Dauphiné, dans le Lyonnais, dans le Vivarais, et ils pénétraient jusque dans la Suisse. De nos jours, cette industrie s'est modifiée. Les rouliers se bornent à fréquenter les hautes et basses Cévennes. Dans l'hiver, ils échangent des produits de la plaine contre ceux de la montagne.»2. Il est aussi à noter que celui-ci se fait durant les périodes agricoles creuses.
L'éducation des vers à soie3: Ruinée par les guerres de l'Empire, cette activité est restée marginale depuis l'arrachage des mûriers. On en trouve des traces dans les délibérations jusque dans les années 1870-80.
Ces différents métiers vont largement perdre de l'importance au début du XX ème siècle. L'hégémonie gallarguoise dans ces domaines va décliner, pour des raisons techniques (apparition de la machine outils) et économique (mondialisation). Seul les petits métiers vont continuer à péricliter encore, durant une cinquantaine d'années. Puis nous rentrons dans un nouveau cycle à ce niveau.
Le secteur des services.
Il est représenté, par les professions libérales comme les négociants, les épiciers, les boulangers, les tondeurs, les dépoteurs, les barbiers, les aubergistes et bien d'autre. Ce sont tous des « petits » métiers nécessaires, ou plutôt disons indispensable à la vie de cette petite ville, car à cette époque le superflu, est un luxe inabordable pour le commun. Rappelons que nous vivons encore au pas du cheval au sein de la cité. Disons aussi que ces métiers sont complémentaires de ceux de la terre! Car les gallarguois sont cultivateurs attachés à la terre. Bien qu'étant vignerons désormais, ils ont su garder leur âme paysanne, le seul changement sensible à ce niveau est plutôt lié à la nature de leur culture et à leur religion protestante. Spécificité qui a son importance, et une longue histoire à elle seul.
Les sans-emplois
Peux nombreux sont pauvres au sein de la petite communauté du bourg, les pauvres sont traités selon leur statut, généralement bien. (Nous y reviendront)
En fait les sans emplois sont représentés statistiquement par les étudiants, les marginaux, les veuves souvent rentières. Ce sont des groupes bien spécifiques qui correspondent à des états particulier ou à des cas marginaux.
1Hugues op cit, page 117.
2Ibidem, page 119.
3A ce titre je vous renvois au prospectus produit par le Crédit agricole mutuel du Gard pour les besoins d'une exposition (non daté malheureusement): Des Cévennes à la mer images de la vie quotidienne dans le gard 1900-1930. page 14-17. Bref mais précis et richement illustré.
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